Cela fait maintenant plusieurs années que Polymanga se tient à Montreux, à croire que le lieu (très pratique et facile d’accès) de Beaulieu Lausanne ne suffisait plus aux organisateurs de cette manifestation. Je crois savoir que les raisons réelles sont tout autres. Du coup le choix de Montreux rend la tâche un peu plus difficile, ne serait-ce que pour l’accès. Rien pour ce qui concerne les parkings, on connait le souci avec tout ce qui se fait dans cette ville. Mais au vu de la moyenne d’âge et du public type, pas de quoi s’émouvoir pour ce point du côté de l’organisation.
Passé les longues heures d’attente, voilà que les visiteurs peuvent déambuler dans les nombreuses salles occupées par Polymanga. Ils trouveront de nombreux ateliers très prisés, des dizaines de stands pour acheter tenues, figurines ou autres gadgets sans compter les incontournables stands de jeux vidéo. L’excerice ne reste pas facile pour autant avec l’incroyable manque de clarté pour le programme absent des sites web et autres Facebook.
La très forte et très présente association des gamers suisses assurait quand à elle une très grande présence avec ses nombreux jeux. J’ai d’ailleurs pu rencontrer des amis qui comme chaque année allaient se mesurer à d’autres joueurs. Un tournoi pour plusieurs jeux très célèbres se tient durant tout Polymanga. On sent d’ailleurs une certaine différence chez les participants avec un peu moins de cosplays, mais plus de hard gamers. Le jeu vidéo n’est pas en reste durant cette manifestation puisque la PS4 par exemple était largement bien représentée par la firme nippone avec là aussi un stand impressionnant en taille. Occasion pour les visiteurs de jouer et de tester plusieurs consoles et jeux vidéo. Juste à côté c’était l’affluence avec un public enjoué qui se pressait au stand de 20Minutes qui, pour l’occasion s’était associé à Ubisoft avec son célèbre titre «just dance», un jeu qui a fait tellement d’émules que le public reprenait en coeur la plupart des paroles des chansons lancées dans ce jeu. Ce sont des dizaines et des dizaines de joueurs qui se sont affrontés sur la piste de danse accompagnée de la foule en délire.
Une ambiance bien sympa grâce à ce type d’animation. Beaucoup d’ailleurs arboraient un sourire affirmé et de petites pancartes «free hugs» pour transmettre du bonheur autour d’eux. À vrai dire le fait de voir autant de ces pancartes m’a tout de même laissé un peu pantois sur le but avoué de la démarche.
Deux grandes salles accueillaient des conférences, entendez par là des invités à qui on posait des questions sur scène devant un public à chaque fois très nombreux. Formule certe simple, mais qui semblait plaire et correspondre aux attentes du public. Un public variable suivant le sujet traité. La moyenne d’âge était par exemple bien plus basse quand c’était au tour du «Le joueur du grenier»* de se produire sur scène à l’inverse de Sibel Kekilli qui à joué dans Game of Thrones. À propos de questions, ce fut très gênant de voir à quel point le speaker qui accueillait Sibel n’en avait rien à faire des réponses données par l’actrice allemande. À aucun moment il ne faisait attention aux indications et aux réponses données par elle. Pire encore, les questions (déjà écrites et proposées à l’avance!?) et transmises par le speaker, laissaient sous-entendre que lui non plus n’avait pas regardé la série de HBO. Triste constat en effet et malaise dans le déroulement de cette interview puisque à cela s’est ajouté le souci d’une traductrice français-allemand qui non seulement n’avait pas vu la série, ce qui n’aide pas vraiment au bon déroulement de la chose, mais en plus parlait aussi bien le français qu’une fille au pair qui vient de s’installer. Grosse déception et grosse gêne même si le public applaudit à chaque réponse de l’actrice, ce qui a valu de la faire sourire et du coup faire passer la pilule plus facilement. Elle qui n’arrêtait pas de donner conseils et indications pour que l’interview se passe mieux. Ça n’a pas manqué, la traductrice a du céder sa place à une autre personne en cours de route.
Le summum fut atteint quand ce fut au tour du public de poser des questions. Étonnement d’ailleurs, personne n’a fait référence à la carrière porno de Sibel (connue à l’époque sous le pseudo: Dilara). Mais le plus rude fut l’attitude du speaker qui a, à plusieurs reprises, carrément dénigré voir même s’est moqué ouvertement de certains intervenants du public qui avaient tenté l’anglais pour poser leur question. Une attitude franchement nulle tellement c’est irrespectueux de voir quelqu’un de l’organisation (je crois que c’est le cas) se foutre de la gueule de son public et surtout de sa clientèle. Oui, parce que même sous ces airs de bons enfants, tout ce petit monde paie pour venir à cette manifestation. Et même si il faut faire des fois plus de deux heures trente d’attente c’est en payant que l’on peut montrer patte blanche.
Parlons d’ailleurs un peu de l’organisation. Autant pour la presse, les démarches et le contact furent rapides et efficaces, autant pour le reste c’est franchement le gros bordel. Sous le couvert que c’est un public jeune on doit faire n’importe quoi et n’importe comment ? Exemple: la nourriture. Un point super important auquel j’apporte beaucoup d’attention en tant qu’organisateur (à l’image du prix du Meilleur du Web je coorganise avec Victoria Marchand). Si j’ai été étonné de voir autant de kids sortir du 2M2C pour aller se chercher des sandwichs à la station essence du coin, pensant que c’était par souci d’économie, autant j’ai vite révisé mon jugement quand j’ai vu les longues files d’attente aux stands bouffe, non aux stands de caisse!! Oui il vous fallait d’abord passer par la case «j’achète mes bons à prix d’or» pour après seulement aller chercher votre pitance, certes bonne, mais un peu long à savourer. Arrivés à la caisse on vous signale qu’aucune carte n’est prise pour votre paiement. Sérieusement ?!? Nous sommes en 2015 les gars!! Je pose la question à un «caissier» sur le pourquoi un tel système et il me lâche un semblant d’explication qui concernerait un meilleur calcul du chiffre d’affaires. D’accord, ben voyons!
Je ne vais pas écrire tout mon article sur ces nombreux couacs (et ils sont encore plus nombreux) de ce rendez-vous incontournable, mais c’est vrai que cela fait un peu mal (pour rester poli) de voir autant de désinvolture sur tous ces problèmes faciles à constater. Qu’un organisateur se dise que tous comptes faits et au vu de son public, aucun effort supplémentaire n’est à faire en plus. De quoi bien habituer nos chères petites têtes blondes à fréquenter des évents bien désordonnés et un peu foutoir.
Mais quand j’ai vu tous ces stands qui cherchaient du monde supplémentaire pour la vente tellement l’affluence était grande, j’ai de la peine à imaginer que Polymanga existe par altruisme et pour la paix dans le monde!
*Retrouvez ici même et dans quelques jours l’interview en vidéo du Joueur du grenier
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