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Médias et philanthropie : une alliance pour l’avenir des sociétés démocratiques

Face à une crise profonde qui bouleverse le paysage médiatique mondial, l’Université de Genève a officiellement lancé l’Initiative Médias et Philanthropie (IMP). Ce projet novateur, dirigé par Gilles Marchand, ancien directeur général de la SSR, vise à explorer une « troisième voie » de financement pour les médias, complémentaire aux modèles traditionnels étatiques et commerciaux. Retour sur les enjeux et ambitions de cette initiative pionnière.

Un contexte de crise structurelle

Les médias traversent une période critique marquée par :

  • La chute drastique des revenus publicitaires traditionnels, absorbés par les géants du numérique comme Google et Meta.
  • Une crise de confiance entre les médias généralistes et leur public, exacerbée par la désinformation et la polarisation sociale.
  • Les défis technologiques posés par l’intelligence artificielle et la transformation numérique, qui redéfinissent les modes de production et de consommation de l’information.

Ces bouleversements menacent non seulement la pérennité des médias, mais aussi la qualité du débat public et le fonctionnement démocratique. Dans ce contexte, la philanthropie apparaît comme un acteur clé pour soutenir une information indépendante et diversifiée.

L’initiative Médias et Philanthropie : objectifs et approche

L’IMP s’inscrit dans une démarche interdisciplinaire portée par le Centre en philanthropie de l’Université de Genève. Son ambition est double :

  1. Structurer une réflexion sur la légitimité démocratique du financement philanthropique des médias. Cela inclut des critères tels que la transparence, l’impartialité journalistique, et la gouvernance claire entre les donateurs et les bénéficiaires.
  2. Proposer des outils concrets pour accompagner les acteurs engagés dans cette voie. L’initiative s’appuie sur des études de cas en Europe et en Amérique du Nord pour identifier les meilleures pratiques.

Une vision internationale et collaborative

L’IMP bénéficie d’un partenariat avec HEC Montréal, renforçant son ancrage international. Ce croisement des perspectives nord-américaines et européennes permettra d’enrichir la réflexion sur le rôle des médias dans la production du « commun », c’est-à-dire ce qui rassemble les sociétés autour d’une information fiable et partagée.

Pourquoi cette initiative est cruciale aujourd’hui

Comme l’a souligné Gilles Marchand lors de son discours inaugural, « une société démocratique ne peut pas fonctionner durablement sans une offre médiatique diversifiée et indépendante ». En s’attaquant aux racines structurelles de la crise des médias, l’IMP aspire à devenir un laboratoire d’innovation pour repenser leur financement tout en préservant leur indépendance éditoriale.

Conclusion : une invitation au dialogue

Le lancement de l’IMP marque le début d’une conversation essentielle sur l’avenir des médias. En combinant expertise académique et professionnelle, cette initiative ouvre la voie à un modèle durable où philanthropie et journalisme peuvent collaborer pour renforcer nos démocraties. À tous ceux qui souhaitent contribuer à cette réflexion : rejoignez ce mouvement pour faire émerger des solutions concrètes face à une crise qui nous concerne tous.